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Affichage des articles du mars, 2013

Glissement de sens

Les glissements de sens sont un élément fondamental de notre langue. Penchons-nous sur ce point fascinant. Voilà comment l'Académie Française le définit : Le glissement de sens est une "évolution du sens d'un mot vers un autre sens qui lui est proche. C'est par une succession de glissements de sens que le mot "bureau" (à l'origine "étoffe de bure") a pris sa signification actuelle". Un glissement de sens peut se produire de différentes façons, pour différentes raisons: - par extension : Prenons l'exemple du mot " Achalandé " Le définition d'origine est : "qui a de nombreux clients, en parlant d'un magasin, d'un commerce, ou de la personne qui le tient. La boutique, située dans une rue passante, est très achalandée". Par extension, un magasin qui attire de nombreux clients est un magasin bien approvisionné. Par glissement de sens, le mot "achalandé" est donc devenu "qui est bien appro...

Cerf-volant

D'où vient donc ce mot "cerf-volant" ? Un cerf ne vole pas! La source de ce mot nous vient du XVIIème siècle, et plus précisément du mot méridional "serp-volante", qui signifiait "Serpent volant", en référence aux dragons volants importés de Chine, à une époque où le raffinement ultime consistait à se procurer tout ce qui pouvait venir d'Orient. En breton, on dit également "sarpant-nij" pour désigner le cerf-volant. Le mot serp a ensuite disparu de la langue française, et par proximité phonique a été remplacé par "cerf". source : le dictionnaire de l'Académie Française.

Dire, ne pas dire

L'académie Française a récemment lancé une nouvelle section sur son site web, dédiée à certaines expressions abusives, utilisées notamment dans les médias : "Dire, ne pas dire". On y retrouve quelques articles qui mettent à mal certaines idées reçues, et cela ne fait pas de mal de se mettre à jour et d'éviter de saccager notre belle langue : http://www.academie-francaise.fr/dire-ne-pas-dire Au demeurant, rappelons que l'Académie Française répond à des questions de langue que l'on se pose souvent, telle que : pourquoi sit-on soixante-dix et non septante en Français, peut-on dire : "je rentre sur Paris"? etc : http://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise/questions-de-langue

Crève-coeur

A l'occasion du décès de Daniel Darc, compositeur du très bel album "Crève-coeur", penchons-nous sur ce double mot. Un crève-coeur est quelque chose qui fait souffrir, qui est sujet de peine, et par extension, une déception, un déplaisir, un désappointement, une douleur. Le coeur, à cause de son battement influencé par les émotions est souvent considéré en effet comme le siège de l'émotion dans de très nombreuses expressions, comme fendre le coeur, avoir le coeur en peine, un coeur à prendre, briser le coeur. En anglais, crève-coeur se dit "heartbreak" et emprunte la même étymologie.

Pieuvre

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Vous ne le savez peut-être pas, mais le mot "Pieuvre" a été introduit dans la langue française par Victor Hugo.  Avant lui, on parlait de "poulpe" uniquement. En effet, dans " Les travailleurs de la mer ", publié en 1865 lors de son exil à Guernesey, Victor Hugo a consacré un chapitre entier à cet animal mari n, qu'il appela "pieuvre", car c'était ainsi qu'on le nommait dans le dialecte de Guernesey. Voilà l'extrait : Pour croire à la pieuvre, il faut l’avoir vue. Comparées à la pieuvre, les vieilles hydres font sourire. À de certains moments, on serait tenté de le penser, l’insaisissable qui flotte en nos songes rencontre dans le possible des aimants auxquels ses linéaments se prennent, et de ces obscures fixations du rêve il sort des êtres. L’Inconnu dispose du prodige, et il s’en sert pour composer le monstre. Orphée, Homère et Hésiode n’ont pu faire que la Chimère ; Dieu a fait la Pieuvre. Quand Dieu veut, il ...