Faire tintin

Découvrez l'origine de l'expression "Faire Tintin".

Mots de l'année 2015

Le mot de l'année 2015 a déjà été choisi!

Qu'un sang impur abreuve nos sillons

Ces quelques mots de la Marseillaise font polémique. Découvrez pourquoi.

Nouveaux mots

Le Larousse 2016 a dévoilé ses nouveaux mots!

Optimismer

Avec Carrefour, avant, on positivait. En 2015, on "optimisme"!

vendredi 24 avril 2015

Suspecter, soupçonner



Les mots soupçonner et suspecter sont souvent employés l'un pour l'autre.

Pourtant, il existe une petite nuance : quand l'objet du soupçon n'est pas foncièrement réprehensible, on dit toujours "soupçonner", et jamais "suspecter".


Exemples :

  • On dit : Je le soupçonne de l'aimer en secret. On ne peut pas dire "je le suspecte de l'aimer en secret", car aimer en secret n'est pas un pêché en soi.

  • On dit : Je le soupçonne d'avoir commis un crime, ou bien , indifféremment : Je le suspecte d'avoir commis un crime.


Ces deux mots ont la même étymologie. Ils viennent de "suspicere", signifiant "regarder de bas en haut". Avec l'origine de ce mot, on imagine bien le comportement d'une personne qui en soupçonne ou suspecte une autre en la toisant attentivement, en la regardant de bas en haut.

Enfin, on ajoutera que seul suspecter peut être suivi d'un objet inanimé avec le sens de "tenir pour suspect" : je suspecte son honnêteté, sa bonne foi. Avec soupçonner, on dirait: je soupçonne son honnêteté d'être simulée.

jeudi 23 avril 2015

Aubaine



Une aubaine, c'est un gain inespéré, providentiel.

Mais saviez-vous qu'à l'origine, il s'agit d'un terme de droit?

Le droit d'aubaine est au Moyen-Age un droit en vertu duquel les biens de la succession d'un aubain devenaient la propriété du roi.

Mais qu'est-ce qu'un aubain? Tout simplement un étranger qui meurt hors de son pays.

L'aubaine, c'était donc, pour un roi, d'hériter de la fortune d'un riche étranger qui venait à mourir dans son pays (pour autant qu'il l'ait sur lui), ce qui est évidemment une bonne nouvelle - inattendue -  pour les finances du royaume. Inutile de dire que ce droit était très diversement apprécié, notamment par les marchands ou les mercenaires qui étaient souvent amenés à voyager hors de leur pays, et ce d'autant plus que l'époque n'était pas sans danger.

Ce droit a progressivement disparu, transformé en taxe sur la succession des étrangers, et bénéficiant d'exceptions en fonction des nationalités. Il a été définitivement aboli en France à la Révolution Française.

mardi 21 avril 2015

En loucedé



Faire quelque chose en loucedé, c'est agir en douce, en finesse, sans se faire remarquer.

Ce mot remonte au début du XIXème siècle et vient de l'argot développé par les bouchers parisiens et lyonnais, que l'on appelait le "louchébem" (ou loucherbem). Cette forme de langage avait pour but de ne se faire comprendre qu'entre initiés, en cryptant les mots. Les voleurs, les policiers, les résistants avaient également leur propre argot, par exemple.

Les règles de cryptage sont assez simples, en louchébem, il suffit juste de les connaître :

  1. Déplacez la première consonne d'un mot à la fin
  2. Placez un "L" au début du mot 
  3. Ajoutez à la fin du mot un suffixe tel que "-bem", "-oque", "-dé", "-ji", "-uche", "é", "ah", ou "ème". 
Bien sûr, comme il s'agit d'un langage non écrit, l'orthographe peut varier, mais les règles de base restent les mêmes.

Dans le cas de "Loucedé", on part donc de "DOUCE".
  1. On met le "d" à la fin : "Douce" devient "Ouced"
  2. On rajoute le L, donc "Louced"
  3. On met le suffixe "é", et on obtient donc "loucedé'

D'autres mots sont passés du louchébèm au langage courant, par exemple : 
  • Fou : Loufoque
  • A poil : A loilpé
  • Filou : loufiah
Cela dit, beaucoup de mots n'ont pas percé dans le langage courant, car trop alambiqués.

lundi 20 avril 2015

Ca matche!



On l'entend beaucoup à la télé, cette expression : "Ca matche"

Pour dire que deux ingrédients vont bien ensemble, par exemple (n'est-ce pas, Top Chef?). Pour dire que deux personnes s'entendent bien : elles matchent bien.

Ca matche, ça marche.

Le problème, c'est que cet usage est fautif en plus de ne pas être très élégant.

"To match", en anglais, peut traduire deux idées contraires. D'un côté, une idée d’affront, de compétition, et c'est d'ailleurs dans ce sens que le mot "match" est entré dans la langue française (un match de tennis). Mais ils peut aussi évoquer une idée d’harmonie.   "To match well", c'est "être bien assortis", par exemple. C'est d'ailleurs dans ce sens que l'anglicisme "ça matche" est utilisé, ce qui est dommage car il existe en français de nombreuses alternatives plus élégantes, en voici quelques unes :

  • aller bien ensemble
  • aller bien avec quelque chose
  • s'accorder
  • être bien assortis
  • être en harmonie
  • faire la paire
  • ...