Aujourd'hui, on ne se penche pas sur un mot, mais sur un slogan né il y a quelques jours suite aux attentats contre Charlie Hebdo (slogan créé par un graphiste nommé Joachim Roncin) : "Je suis Charlie". Avec un peu de recul, on peut mieux comprendre qui se cache derrière ce slogan.
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Le slogan "JE SUIS CHARLIE" regroupe des catégories très hétéroclites de personnes :
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Les adeptes et lecteurs de Charlie Hebdo, libertaires, volontiers iconoclastes, la plupart du temps athées et méprisant toutes les religions.
- La grande foule des gens qui croient en la liberté d'expression,
qui ne partagent pas nécessairement l'humour du magazine, mais qui estime que leur travail ne mérite pas la mort, qu'ils ont le droite de s'exprimer. De la compassion pour les victimes, de la solidarité, l'envie de montrer que tout le monde à sa place.
- Ceux qui croient en la liberté d'expression
mais seulement restreinte à leurs propres opinions (donc qui ne savent pas ce qu'est la liberté d'expression)
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La classe politique, qui a trouvé ici un bon prétexte pour mettre en place de nouvelles lois liberticides que l'on va accepter avec le sourire.
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D'un autre côté, nous avons ceux qui affirment
qu'ils ne sont pas Charlie. Et ici aussi, cette population est tout à fait hétéroclite :
- Ceux qui ne partagent pas du tout les opinions de Charlie Hebdo, mais qui affirment tout de même leur solidarité avec les victimes, en tant qu'humains.
- Ceux qui font l'apologie du terrorisme, et justifient les actes des 3 meurtriers.
- Toute la classe des journalistes travaillant dans des pays où la liberté d'expression est bafouée, notamment le Maroc. Ces gens aimeraient bien être Charlie, mais ne le peuvent pas.
Il est évident qu'avec des groupes aussi différents, la belle unité affichée au début risque de s'étioler. Ca a peut être déjà commencé. Dommage.